2022, bilan car bonne.
mercredi 4 janvier 2023
4 janvier 2022
Il est temps d’archiver 2022. Une excellente année, deux résidences pour moi, deux textes à écrire et, autour Le Réseau Robert Keller, d’incroyables rencontres, des découvertes inattendues, et plusieurs reprises du texte qui a commencé seulement fin décembre à me montrer comment il pouvait être stable, du départ. Il m’a fallu éliminer pour cela ma première phrase fétiche, "Quatre soldats burinaient des barres à mine entre les pierres d’un pont", qui se situe à Péronne le 16 mai 1940, premier geste de Robert Keller dans cette guerre. Non pas qu’il dynamite lui-même, mais parce qu’il roule dessus au moment de l’explosion.
Modifier ce début, pourquoi ? Pour plusieurs raisons. D’abord, parce que ce n’est pas un acte de résistance. Il obéit à l’ordre de dérangement d’aller réparer un câble utile pour l’armée française alors que Dunkerque va bientôt être prise en tenaille. Ensuite, parce que le premier geste de Robert Keller concernant l’engagement est en 1917, en Normandie, quand il devance l’appel, ce qui lui vaudra d’être soldat pour deux guerres au lieu d’une. Moment de peu d’archives concernant notre héros, malheureusement.
Et puis en lisant Les désordres du monde, sous-titré Walter Benjamin à Port-Bou, de Sébastien Rongier, je me suis rendu compte que j’écrivais ce livre pour parler d’un certain rapport que j’ai à la politique, pour réfléchir à la guerre et à notre société, et de comment elle est construite soit dessus, soit pour. Et puis Sébastien a classé ce livre sur Walter Benjamin dans sa rubrique "Romans, récits", et non "Essais", parce qu’il s’agit d’un roman moderne dans lequel on n’oublie pas de quelle place on écrit. Je ne peux pas écrire une fiction pure, où du premier mot jusqu’au dernier je veux faire croire qu’on est en 1942.
Si je reviens à la résidence, il y a cette année, après les rencontres déjà faites, le lancement des ateliers d’écriture : pour jeunes, pour adultes, et pour une classe de CM2. J’en ferai compte-rendu sur la page Remue.net de la résidence, j’espère faire du son, et que les publics liront lors de la clôture en juin ou juillet. Le 18 février j’invite Marie-Anaïs Guégan et Martine Sonnet à parler documentation, archives, numérique et écriture. Puis le 14 avril, j’invite Antonin Crenn pour une lecture croisée, où les dates, les lieux, les préoccupations d’écriture et de recherche se rencontreront, ceci pour le festival Hors-Limite. Voici tout ce 2022 a permis, qui résonne encore en 2023, jusqu’en juillet. Pareil pour le lac de Grand Lieu où Dita Kepler glisse, des rencontres auront lieu à Saint-Aignan et Saint-Lumine, le texte s’écrit avec Anne Savelli, il y aura aussi des surprises sur le site de l’Esprit du Lieu. Mais après ? RRK ne sera pas terminé, et que faire en 2023-24 ?
C’est aussi la difficulté, de chercher toujours un an, deux ans, d’avance, ce qui doit être préparé, bourses, aides, résidences, et pour l’instant c’est encore flou et ce flou joue sur l’écriture, l’incertitude est ennemie de la création et il y a Ô combien d’incertitudes, chaque année un peu plus, dans ce monde.
Une bonne année 2023 tout de même, à toutes et tous.
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C’est aujourd’hui, mercredi 4 janvier 2023, à 16 h 17 m 28 s, que la Terre passe au point le plus proche du soleil, le point de périhélie.
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Et puis aussi, aujourd’hui j’ai vu l’existence de l’agrégat web FLX.