À présent
mercredi 20 décembre 2023
20 novembre 2023
Je ne sais pas ce qui me prend, mais j’ai besoin de réécrire RRK, depuis le début, reformuler tous les verbes, ne pas utiliser le passé simple, je pensais qu’il fonctionnait, mais je crois que ça noie la forme, et donc le propos. J’en parlerai à nouveau à qui voudra bien l’éditer, montrer les deux versions pour comparer les dynamiques de langue. Mais là, je suis bloqué en octobre/novembre 1942, à Livry-Gargan, et j’ai besoin de revenir au début pour tout rembobiner, ou resserrer, plutôt, comme un ressort, et retrouver un élan pour le terminer d’un trait. C’est contraire aux pratiques : on écrit d’abord tout, puis on relit et on corrige. Mais non, là, j’ai besoin de ce retour en arrière, de lire et réécrire d’un trait. J’ai fait ça pour HH, plusieurs fois. Et je crois que ça fonctionne, pour moi, c’est comme ça. Bien sûr, c’est dur. Comme un surmoi bien écrasant qui dirait "reprend, reprend, tu ne peux pas continuer et laisser ça comme ça, il faut reprendre", et se relire, et voir tout ce qui ne va pas est bien démoralisant, de voir l’ampleur des corrections alors que le livre n’est pas terminé. D’où la pratique habituelle de terminer d’abord, comme ça, au moins, on se dit, c’est fini, il n’y a plus qu’à. Mais j’ai besoin, je ne sais pas pourquoi (à part pour me faire du mal), de passer plusieurs couches, de poncer et repasser, de faire les finitions à mesure, ce qui permet aussi de resserrer la cohérence interne. Nécessité de ça, que ça tienne debout au maximum pour faire advenir la suite pas encore écrite. Ce qui s’écrit ne peut être identique à ce qui s’écrirait d’abord jusqu’au bout. Comme si mes appuis étaient meilleurs à chaque progression du roman. C’est ma méthode, plutôt que de lutter contre en me disant que je ne fais pas dans les règles et que j’en soufre, il faut en prendre mon parti, en tirer profit, voir ce que ça m’apporte, et que je tente de mettre au clair ici, alors que pour le reste tout s’étiole, en terme de confiance, et ça touche forcément ce texte, ce que je veux en faire, qu’est-ce que j’ai encore écrit là ? etc.