Amitiés
jeudi 6 mars 2025
27 février 2025
Antonin Crenn, dans son feuilleton sur remue
Je persiste à m’intéresser à cet homme inconnu, sur qui je n’apprends presque rien, et qui n’est relié à moi d’aucune façon. Pourquoi m’entêter ? Je reviens à la source. À celui par qui nous avons fait connaissance. Dans Les Murs de Fresnes, Henri Calet identifie le nom de Jean Vaudal parmi les graffitis jetés sur les murs comme des bouteilles à la mer. Il cite des dizaines de signatures, des centaines de traces. Je n’ai pas entrepris d’enquêter sur les autres. Pourquoi sur celles de Jean Vaudal ? À propos de lui, Henri Calet écrit :
Ici, dans la cellule 473, où tant de morts sont passés, j’ai retrouvé un ami.
Actuellement dans ma cinquantième année, le basculement se faisant à la fin, j’essaie de me rappeler à quoi ressemblait les hommes de cinquante ans quand j’en avais dix, vingt, trente. Rien ne me vient vraiment, que de vieilles personnes dont j’avais un peu pitié je crois, que je ne voulais pas devenir, et je ne sais pas où je me situe par rapport à ça, si je suis devenu quelqu’un que j’aurais voulu être ou ne pas être. Telle est la question. Suis-je seulement un ami pour moi-même ?