Budget cou coupé

5 novembre 2024

La Région.
Valérie Pécresse.
Le Budget.
La Culture,
coupée.
Résidences annuelles
trois (?) fois moins.
Tiers d’écriture.
Au pain et à l’eau.

Dans les coupes, Remue.net.

Ailleurs, Christelle Morançais.
Maison Julien Gracq, à la benne.
La littérature, poubelle jaune.
Contre la culture, les moyens.
Sauver les meubles, sauver les données, archiver, se souvenir.
Ce qu’il nous reste.

Les services ne sont pas en cause, on le sait. Les budgets ? Disponibles ici pour l’Île-de-France, [erratum]où le chiffre global augmente [1].

Sur les photographies, le disque dur contenant les médias de remue.net ; Patrick Chatelier apportant le disque dur à la Région ; l’archiviste de la Région emportant le disque dur aux archives.

Il s’agit d’archiver 37% des pages du site, les rubriques de résidences de la Région Île-de-France, depuis 14 ans. Après archivage, tout restera aussi en ligne, sorte d’archive dynamique. C’est la rubrique 335. Elle devient une page thématique du site. L’URL en clair : https://remue.net/idf existe toujours. L’archive c’est parce que la Région ne finance plus les restitutions. Est-ce que cela veut dire qu’elle ne finance plus non plus les résidences ? Ce n’est pas clair. En 2024, il y a eu moins d’attributions, des résidences rabotées. Pas de session d’attribution en avril, et des résidences retenues ont été limitées à 6 mois. Est-ce que c’était l’effet JO ? Pourquoi les budgets vase-communiquent ? Pourquoi est-ce que je pense "moins de Micro-folies, plus de bourses de création !" et "Patrimoine partout, création nulle part !" Et pourquoi je m’inquiète, quand l’annonce de projet de budget publié en 2023 (pour 2024), clamait "renforcement", "promouvoir", et des millions "supplémentaires", etc. L’argent a bien dû passer quelque part ? Je me dis À quoi bon la politique, la vie politique, la lutte contre le fascisme si ce n’est pour la culture ? Alors quand elle disparaît...

Alors, oui, j’ai vu des Micro-Folies pousser, jamais compris le choix du nom, au passage, de conserver cette histoire. La question est de savoir si "ça va parler aux gens" de voir des œuvres sur plusieurs écrans, avec les jointures noires au milieu, est-ce que c’est mieux qu’à la maison ? Il faut venir aux conférences, je me demande si c’était bien nécessaire, pour faire venir des gens aux conférences ce dispositif, peut-être. C’est dans l’entrée, pas de barrière, on peut débarquer pendant la conférence, c’est facile d’accès, pour rendre la Culture facile d’accès.

Un jour, quelqu’un m’a parlé d’un projet pour une ville en déshérence économique, où "les gens ne sortent pas de chez eux", alors qu’ils ont un patrimoine écologique, la possibilité d’accéder à la nature, etc. L’idée du "projet" était de les rencontrer et d’animer tout ça pour "les faire sortir de chez eux". Mais à un moment donné, si les gens ont envie de rester sur leur canapé qu’est-ce qu’on va y faire ? Chacun est libre. Chacun est libre dans son malaise social, sa dépression, son éco-angoisse (-nomique et -logique), ou autre. Quiconque est déjà doté en capital culturel va profiter de l’augmentation de l’offre qui se propose, et s’éloigner d’autant de celleux qui ne sont pas déjà doté·es. Aussi, j’ignore comment faire autrement. C’est sûr, c’était bien d’arriver et tomber un discours sur la peinture.

Quand le monde de concurrence sans limite, ni honte, le monde sans travail, sans espoir, s’écrase sur nous à chaque minute, on aura beau montrer les petits anges de Rafaël ou le Baiser de Klimt, en zoomant dessus aussi fort qu’on peut, le prix du pain restera ce qu’il est, quelques jours encore avant d’augmenter, l’âge de retraite restera ce qu’il est, quelques années encore avant d’augmenter ; et maintenant on veut retirer un jour férié, on l’entend. On veut réduire les budgets des associations culturelles, des associations aidantes, on veut la jungle, le chacun pour soi... Alors, voyez. Sortir de chez soi, d’accord, mais pour détruire le capitalisme, l’État, et le patriarcat.