Cellules méta-données

14 mai 2023

Si je convertis en cellule de mon corps chaque métadonnée que je diffuse quotidiennement autour de moi (acceptant les conditions d’un site puis d’un autre, passant ma carte du magasin devant le laser, enregistrant ma plaque d’immatriculation dans un parking souterrain, répondant à un mail ou à un autre, naviguant sur un site, utilisant mon téléphone, cette appli, et puis cette autre,...) j’aurais alors dépensé depuis que j’existe en ligne, plus de cellules que n’en compte mon corps. J’ai d’ailleurs fait le décompte, et c’est passé tout à l’heure, à la cellule près, plus de méta-données que de cellules, c’est fait, en cliquant, en naviguant, en approuvant, parfois en ne faisant rien, qui est faire. C’est-à-dire que depuis tout à l’heure je suis en dette face au monde, j’ai distribué plus que ce que je peux donner, mon corps n’a même plus une cellule de peau morte pour faire face au déficit d’être. Désormais je me vide, le monde m’a vidé, aspiré, je deviens spectre [1], sans plus aucune définition, aucune donnée à émettre, je n’ai plus aucun paramètre permettant de me configurer au monde.