Journal éclaté

par Joachim Séné

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CNews m’épuise

lundi 17 janvier 2022

8 décembre 2021

Donc, j’envoie, ici ou là, ma Tentative d’épuisement de BFM TV. J’attends (déjà une réponse négative pour l’instant), avant la suite, d’ailleurs je ne sais jamais quand "relancer" un éditeur, faut-il "relancer" un éditeur, et si oui quand, pas trop tôt, mais trop tard non plus, il y a un équilibre, qui tend à ne jamais être atteint car ne le trouvant jamais je laisse le temps passer et, oui, les choses suivent lentement le ccours qu’elles auraient suivi peu importe ce que je puisse faire ; et je me dis, tiens, et si je retentais, en 2021, post-truc, pré-campagne électorale, de réécrire de tenter d’épuiser à nouveau, mais sur CNews, carrément.

Et, au bout de même pas 10 minutes, j’étais épuisé. J’avais oublié, ou plutôt à l’époque je n’avais remarqué, l’énergie nécessaire à l’écriture d’un tel texte. Regarder l’écran et taper en même temps, sans relire, sans corriger les coquilles de touche de clavier enfoncée un peu à côté, et surtout, pour que ça ait du sens, ces descriptions, avec la boucle d’information, écrire longtemps, minimum une heure, en profitant des boucles pour reprendre, dans ce qui a été vu, la description, mais sur deux boucles au moins, écrire non-stop (comme le nom de l’émission), puis relire et corriger tout en regardant les boucles suivantes pour vérifier les descriptions, attitudes, détails ; et ça dure entre 6 et 8 minutes, une boucle. Il existe de la théorie sur les 24h rolling news. Bref, là, sur CNews, dans ce moment qui est celui d’aujourd’hui, dans l’état d’épuisement un peu permanent qui est le mien personnel, aussi, eh bien, je n’ai pas pu. Et aussi dans l’état de stupeur terrifiante que nous vivons, spécialement ici, en France, avec la pandémie, les perspectives politiques pour 2022. En tout cas, pas aujourd’hui. Ma crainte, c’est qu’un éditeur me dise Oui, ok, mais avec une autre chaîne en plus, ou alors avec d’autres dates, bref de réécrire, de recommencer l’opération. Il faudra me préparer physiquement, entraînement sportif, sinon, je n’y arriverais pas. Mais, on le sait, je ne suis pas sportif. Il faut dire que j’envoie ça au dernier moment, en me disant "ah tiens, ce serait cool pour la campagne présidentielle, ce vieux texte de 2018". Mais comment aurais-je pu prévoir la campagne présidentielle quatre ou cinq à l’avance ? Il aurait pu se passer n’importe quoi et nous serions aujourd’hui dans un monde différent, dystopique. Tout peut arriver du jour au lendemain. Un renversement du gouvernement était possible, une guerre civile, une guerre tout court, un cataclysme naturel ou nucléaire, une épidémie de maladie respiratoire sévère, qu’est-ce que j’en sais ?

*

Je pense au livre, et à ce qui se passe autour du livre ensuite. Ateliers, rencontres, cours, tout ce qui permet de vivre mais serait impossible sans le livre. Or, ces livres ne rapportent rien, en argent, rien, et pourtant sans eux il n’y a pas le reste, mais ce reste m’empêche d’écrire. C’est un drôle de paradoxe.