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En lisant Michèle Audin

mercredi 11 juin 2025

foule assise sous la canopée des Halles, à même le sol, avec des journaux ouverts devant elleux, près d'un stand promotionnel
 

6 juin 2025

C’est un séminaire organisé par le Groupe de recherches en écritures urbaines de l’Université Gustave Eiffel. Au sujet de Michèle Audin, mathématicienne, écrivaine (oulipienne) et historienne. C’est écrit "autour de Michèle Audin", et en réalité, dans la salle de la Piscine de la Ferme du Buisson, le micro est bien au centre de la table et les participant·es autour. Je découvre le livre dont il est question pour cette demi-journée, Paris, Boulevard Voltaire [1]. Je préfère le dire, je n’accroche pas à tout, voilà, c’est comme ça, mais certains chapitres me touchent — dont la page que j’ai choisie pour le commentaire de groupe, la 28, qui m’a fait l’effet étrange d’être sortie tout droit de mon Robert Keller, sans parler du fait de jouer à l’histoire de l’Occupation après une formation scientifique. Passons. Peut-être que je m’amuse plus à lire Ponts, la seconde partie du livre, poèmes à contraintes sur les ponts de la Seine. J’aimerais en tout cas lire les livres plus mathématiques (La formule de Stokes, roman), pour voir. Ce que j’aime bien, c’est que je ne comprends strictement rien au domaine qu’elle étudie en mathématiques, qui est la géométrie symplectique, dont le nom génial dissimule une difficulté pour mon cerveau que je ne peux exprimer. Tout est dans le "y", rien à voir avec la simplicité, mais tout avec le tricot, l’entrelacement, l’intrication de deux corps, ainsi que l’indique l’étymologie venant du grec. Alors, si je cherche [2], non pas à comprendre ce que c’est, car je vois au premier coup d’œil que c’est très au-dessus du bac+2 que je peux prétendre avoir en maths (c’est-à-dire que si on me réexplique ce que j’ai appris il y a bientôt 30 ans, je peux à peu près comprendre, en gros, sans plus, pas plus), mais à avoir une vue d’ensemble de à quoi ça peut servir, une idée vulgarisée des outils, je peux aboutir à ce qui suit. Ce que je comprends de la géométrie symplectique, c’est qu’elle est un pont entre les mathématiques et la physique. Elle permet la description géométrique d’un système dynamique, par une certaine forme d’écriture des particules qui ont à la fois une vitesse et une position. Et même, plus que d’écrire autrement des choses que l’on saurait déjà, elle révèle des structures géométriques qui étaient cachées dans les lois de la physique, et cela par une sorte de miracle d’écriture qui synthétise toute une boîte à outils conceptuels très spécifiques. Ce qui peut conduire à d’autres concepts, à faire de nouveaux liens, à suivre les piles d’un grand pont : ∩ géométrie ∩ physique classique ∩ physique quantique ∩. Je ne peux pas aller plus loin, ça reste encore abstrait, flou, mais tout de même mieux que le simple brouillard du mot "symplectique", et l’illisibilité totale de la formule de Stokes, qu’on peut reproduire ici pour la beauté des signes, sans aller plus loin, sinon à lire le roman où la formule est l’héroïne, bien sûr. Bien que le début du théorème de Stokes soit si beau, admirez : "Soit une surface lisse par morceaux, orientée par un vecteur normal unitaire" — qui peut dire que les mathématiques ne sont pas poétiques ?

équation, formule de stockes, en écriture mathématique,

J’écris tout cela sur le boulevard Voltaire. Boulevard qui, de Nation, s’ouvre encadré par deux banques. La BNP côté pair, la SG côté impair. Comme des lions gardiens impériaux chinois, à l’entrée des temples, cités interdites et woks à volonté. Côté pair, le premier commerce est 1001 Piles Batteries. Un peu plus loin, il y a une cordonnerie à la devanture vintage remarquable, dont la vitrine présente quelques dizaines de ceintures en cuir suspendues à une tige horizontale. Il y a même quelques bretelles. Côté impair, c’est Makato, traiteur "asiatique". J’ai toujours essayé d’imaginer un restaurant "européen" au Japon ou au Cambodge. On y mangerait une paëlla au chou sauce menthe, un haggis méditerranéen (aubergine, feta, huile d’olive...), etc. Pas de pont sur ce boulevard, dommage / à continuer plus tard...

Notes

[1Gallimard, coll. « L’arbalète », 2023.

[2Merci aux contributeurices de l’article WP et à la chaîne Thomaths.

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