Et l’espoir ?

4 septembre 2025

J’écris un texte, roman, ou nouvelles — j’avais écrit je suis un texte — en tout cas éclaté, mais il faut que je le Flaubert, que je le Simon, que je le Duras, que je le Savelli, que je le Vazquez, je ne sais pas comment mais il y a tellement de travail, pourtant comme un fil se déroule d’une bobine invisible, et j’espère aller plus vite que pour RRK et terminer début ou courant 26. Parfois, même l’espoir est dur.

Je reprends. Les entreprises de la tech passent au contrôle puis à la torture psychique, on peut l’entendre illustré ici dans Les Pieds sur Terre du 1^er septembre (ici, "Remplacer son psy ou son meilleur ami par une IA"). C’est tout naturel comme cheminement de l’exploitation capitaliste, de passer du contrôle des corps à celui des esprits, et encore plus loin finalement, difficile de décrire l’omniprésence jusque dans l’intimité. Ce que j’écris ici sur contrôler la réalité (avec cette nouvelle technologie, l’appareil photo mAgIque, ça ne prendra probablement pas, par ailleurs) n’est que l’illustration d’un phénomène plutôt qu’une étape importante, la réalité est modifiée depuis longtemps avec les algorithmes qui promeuvent le choquant, ce qui fait réagir, car ça se propage mieux que la vérité. Mais cette nouvelle forme d’emprise psychique qu’on peut deviner en écoutant l’émission, c’est aussi ça la tournure que prennent les choses. Tout ça pour nos données de comportements, et les faire fructifier en analyses, et en tirer des règles pour nous vendre mieux, contrôler mieux les masses et leurs désirs. C’est n’est plus seulement gagner de l’argent, c’est au-delà. Et comment réguler cet appétit insatiable ? Comme le dit Shoshana Zuboff, au sujet de ces données volées, utilisées, sans transparence, et ces milliards de profits créés par l’exploitation de nos vies, habitudes, par la rente aussi (voir ici), "il ne s’agit plus de réguler, mais d’abolir" (cf. cette conférence). Cela rappelle la réquisition mondiale (voir ici, avec la note 1). Mais comment abolir avec des pouvoirs totalement corrompus par le capitalisme ? Déjà : prendre le pouvoir, et comment ?

Tout bloquer ? Et s’organiser comment, c’est la question qui reste. Ceci à quelques jours du Bloquons tout du 10 septembre, dont ce n’est pas la revendication, mais peut-être plus tard, également. 10/09 dont l’appel initial avait pu être lancé ou en tout cas interprété comme ayant été lancé depuis les mouvements réactionnaires proches des Gilets Jaunes, ce qui s’est révélé faux, la contestation aux politiques d’austérité est simplement en train d’enfler, dans tous les secteurs, spontanément, ensuite suivie par les syndicats et partis politiques, parce qu’aussi suivi par "tout le monde", c’est-à-dire que l’idée vague et générale d’empêcher ce gouvernement est là, dans l’air, avec une idée de justice sociale qui semble bien ancrée, en particulier avec les annonces de coupes budgétaires drastiques dans la santé alors qu’il y a toujours de l’argent pour l’armée, par exemple. Mais quelle forme d’organisation du mouvement pourrait dépasser les structures issues toutes d’un monde ancien, trop institutionnel, qui ne voit pas au-delà de l’accumulation éternelle de capital ? Une démocratie directe d’assemblées générales ? Sur la photo supra, les trois flèches oranges vers le bas, orientées à gauche, viennent d’un symbole socialiste et antifasciste des années 30 en Allemagne, symbolisant la triple opposition : contre le nazisme, le stalinisme et le conservatisme réactionnaire. L’espoir est donc permis [1]. Et puis, qu’y a-t-il de plus à gauche qu’un mouvement populaire, réellement spontané, capable de déborder les appareils politiques et syndicaux installés ?

En Indonésie, fin aout, un mouvement populaire et, sur la photo (Mediapart), également étudiant, hisse le drapeau du Chapeau de Paille venu de One Piece, le célèbre Manga d’Eichiro Oda, où des groupes de pirates sont en lutte contre le Gouvernement Mondial tout puissant, et son bras armée, la Marine.

Bref, ce(s) mouvement(s) pourrai(en)t-il(s) s’internationaliser ? L’espoir, à nouveau, est-il seulement permis ?