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I like birds

lundi 10 février 2025

reflets sombres d'arbres nus dans l'eau, herbes vertes flottant sur la surface lisse
 

9 février 2025

L’incroyable Black session de Eels, le 23 mars 2000, qui commence par un pot-pourri réorchestré des chansons du groupe, puis une reprise de Feeling good, et qui se termine hors-antenne, en dehors même du podcast, où une chanson est aussi coupée par les infos.

Le groupe joue encore quand sonne 22h et la fin du direct depuis le studio 105. Ainsi Jeannie’s Diary et Novocaine for the soul ont bien été jouées, mais ne sont pas passées à l’antenne, elles seront donc absentes de ce replay. Les fans seront déçu.e.s mais elles resteront dans le souvenir des quelque 300 personnes présentes. C’était aussi ça la magie des sessions dans "C’est Lenoir".

Et les infos, à 22 h, le 23 mars 2000, donc, qui mettent en pause la musique pour parler de la visite du Pape JP2 à Yad Vashem. Grève des étudiants à Paris, le ministre de l’éducation Claude Allègre, "malmené", est "sur la sellette". Le 30e congrès du PCF, avec Robert Hue. Bertrand Delanoë et Jack Lang sont à la Mutualité, face aux militants du PS. 500 habitants d’un village de la Loire évacués, peuvent rentrer chez eux : un train de produits toxiques avait déraillé. Football : Celta de Vigo contre Lens, et le correspondant au téléphone, en direct du stade Bollaert, commente sur fond de rumeur excitée des supporters lensois. Trois minutes de journal, une chanson saute exactement. Lisa Germano au violon, et aux backing vocals.

Le journal d’actualités d’il y a 25 ans, voilà bien quelque-chose qu’il faut entendre pour se rendre compte de l’inanité de (presque toute) l’actualité (ou de son traitement).

Marguerite Young, chapitre 1, paragraphe 8 :

Alors que le chauffeur sifflotait, imitant l’appel amoureux des oiseaux, la trille du merlebleu, le picotement du pic, le chuchotis de la caille, le cri de bébé qu’il avait entendu dans l’herbe d’hiver, la rougeur brillante de la réflexion du soleil sur la surface vitrée du bus disparaissait et, avec cette rougeur, le basculement bien visible et lugubre de vieux panneaux publicitaires pour de l’aspirine et Coca-Cola, en loque comme des clochards, qui avaient accompagné notre voyage vers les profondeurs de l’Indiana du sud, un État qui m’était encore inconnu. Le ciel avait essuyé la pluie et le sang au-dessus de l’obscurité de champs éthérés comme s’il avait subi, en un moment indolent, l’ultime transfusion, comme si les veines s’étaient desséchées jusqu’au néant. Plus tard, il n’y avait pratiquement plus une goutte de rouge quand le rouge avait essaimé et bourdonné comme une ruche de milliers d’abeilles sauvages affairées. C’était le printemps, mais ça aurait pu être encore l’hiver, une autre planète ou la face cachée de la lune morte. La terre était nue et froide, les arbres épineux sans fleur. Les vitres du bus s’étaient transformées en une vapeur froide et grisâtre comme s’il n’y avait que le fantôme du monde qui pleurait au-dehors, comme si l’univers connu des associations familières avait disparu et que, de ce qui restait, ne devait apparaître que le complot des souvenirs et des rêves flottant sans but ni limite.

 

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