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Interfacécrire

lundi 20 janvier 2025

19 janvier 2025

J’ai pourtant tous les outils, tuyaux, moyens de publication. J’écris ce texte sur mon téléphone, directement sur mon site, je suis allongé, un feu brûle dans la cheminée. Pourtant, la publication, c’est l’entonnoir, la porte fermée, le blocage. Ici, il suffit que j’appuie sur un bouton, demain, et le reste sera lisible partout sur la Terre pour (presque) toujours. On se tord le cerveau.

L’agente de recensement est passée deux fois. Il y a un formulaire en ligne avec des codes d’accès. Elle passe une troisième fois, le dimanche matin, cherche les voisins, s’assure qu’ils savent remplir en ligne ; en fait, ils dormaient tard.

En 1936, Noisy-le-Grand comptait 9 000 et quelques habitants. Aujourd’hui, on approche, ou l’on dépassera, après ce comptage, les 70 000. Les métros 15 et 16 rejoignent le RER A, à moins d’un kilomètre de chez moi. Je crois que ça commencera à rouler en fin d’année, pour une ligne, je ne sais plus laquelle. Peut-être les essais, faire circuler quelques tonnes sur les rails avant mise en service au public. J’aimerais faire un des voyages de test, si ça existe.

Après tout, j’ai construit ce site pour ça, et depuis que Spip [1] est bien adapté aux mobiles du côté interface de saisie, c’est vraiment idéal. Je voudrais écrire chaque jour comme ça, pas grand-chose, mais chaque jour et depuis mon téléphone comme un carnet, de n’importe où, dans n’importe quelle circonstance ; et en ligne aussitôt. Même, des articles très courts, du microblogging, mais sur le site. Et pas de publication sur les RS, ou alors automatisée. Retour aux RSS. C’est l’effet nouveaux réseaux sociaux qui fait ça, vouloir revenir au blog. Quitter les RS commerciaux et algorithmés, qui vous enferment dans des bulles d’informations surveillées, pour des systèmes chronologiques, sans algorithme décideur. Retourner à un écosystème de sites. Ouvrir les commentaires, et d’ailleurs ne plus aller sur les RS même les nouveaux.

Il y a un an j’en étais à mon deuxième mois d’écrire chaque jour, mais difficilement, avec la diplopie contractée au moment du réveillon, estompée en mars ; mais j’avais abandonné la publication quotidienne. Je vois toujours un peu flou si je regarde très à droite. Un an après, mon arrêt-maladie n’est toujours pas indemnisé. Vit ma vie d’artiste-auteur en prise avec l’Urssaf, la Sécu, les justificatifs lents, incomplets, oubliés, les redirections de service en service en boucle. Comme un algorithme du non-paiement.

Sans doute que tout est dans le presque, je ne me fais pas d’illusion, même pas sur moi-même.

C’est décousu, éclaté, ce que j’écris là, mon téléphone propose égaré, très justement. RRK est un peu comme ça. Exofiction, reportage, fiction, journal, essai. Un éditeur (qu’on peut appeler un "gros", un des quelques-uns) m’a dit ça en quelque sorte. Pas directement, c’est ça qui est beau, j’ai eu ce retour via mon agente, l’extraordinaire Sophie Meyer, sans qui je n’aurais su rien du tout. Retour un peu dur, d’un sens, d’ailleurs. Alors ce qui est bien, c’est que Sophie défend mon texte contre ce besoin d’étiquette. Parfait. C’est vrai que c’est épuisant de devoir lire de À à Z un livre dont la définition doit être connue (convenue) d’avance. Mais je me dis aussi qu’un texte inclassable doit être irréprochable pour éviter qu’on ne pense à le catégoriser. Entre inclassable et n’importe quoi, la frontière est mince, floue. Ou alors s’il peut se classer dans une catégorie déjà balisée, même si elle est rare, pourquoi pas. Je voudrais ne pas penser à ça, suivre le flux, le souffle, et que ça tienne. Je vais, probablement, essayer de tirer parti de cette critique et remettre en cause pas mal de structure, de choix. C’est pas facile. Je commence à tester le tout-en-un, donc écouter la critique, et construire autre chose, plus identifiable. C’était d’ailleurs mon idée première, un "pur" roman historique. Mais plus tard j’ai bloqué face à une nécessité d’écrire depuis ici et maintenant. Alors je garde aussi en tête l’idée de pouvoir re-radicaliser mon geste en trouvant la série d’angles nécessaires pour ajuster l’irréprochable.

Des jours, j’écris trop peu, d’ailleurs je lis trop peu, d’ailleurs je tout trop peu, à mon goût, trop de jours d’affilée.

Notes

[1Le système de publication qui permet ce site.

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Messages

  • "Je tout trop peu" me paraît un excellent titre !

  • « Entre inclassable et n’importe quoi, la frontière est mince, floue. »
    quand j’ai lu cette phrase, mon cerveau s’est allumé en OUI géant, j’ai pensé carrément la même chose, et puis je réfléchis, je crois que mon cerveau pense oui par peur, ou par manque de confiance, parce que si je pose bien à plat, sur la table, loin de moi, comme si je n’étais pas concernée (dans le même bateau) (pas un paquebot, une pirogue plutôt), je crois que si on est dans le juste, la note juste, ou bien le « sincère » on pourrait dire, on sait que ce n’est pas « n’importe quoi » au fond (mais il faut peut-être passer par des clapets, des barrières à sauter, qui sont imposées autour et qui s’imposent à soi à cause de l’autour ?) En fait il faudrait être capable de penser son objet sous toutes ses faces sans peur de l’effet qu’il aura, déjà sur soi pour commencer, et ensuite au plus large, avec confiance en son propre « événement » (ce qui est bien avec ce genre de format, réflexion, c’est son effet boomerang sur soi) (en tout cas ça m’aide de réfléchir devant ce sur quoi toi-même tu réfléchis)

  • merci pour vos commentaires ! je n’ai pas encore l’habitude, il m’a fallu 2 jours pour penser à aller voir !

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