L’accenteur mouchet et la meute
samedi 1er mars 2025
23 février 2025
Le matin, dans la montagne, les sapins, les platanes recouverts de mousse qui ne feront pas de feuilles, les cris du moineau friquet, les modulations de l’accenteur mouchet, les trilles du rouge-gorge, et le cri d’un geai qui saute de branches en branches. L’après-midi, les plaintes angoissées de dizaines de chiens, hurlements affamés, déplacements au loin dont l’écho cache la source, et trois coups de feu résonnent, il y a même un cor qui sonne quelque part, puis cette course funèbre s’éloigne, disparaît, enfonçant sa rumeur de mort sous le soleil doux d’hiver. Plus tard. Des cris joyeux d’enfants, les grincements synchronisés d’un trampoline et de deux balançoires. Les moteurs d’avion ou de voiture. Tout est entendu, deviné, rien n’est vu.
La connexion ne permet pas entièrement de mettre à jour ce site. En fait, si. Il y a un aspect aléatoire, fragile. Mais je me dis que non, il n’y a rien. J’écris sans connexion. Il faut aussi le temps de retravailler les photos.
Puis les propos de l’Épicier furent propagés dans tout le quartier et déformés. Même ce qu’il disait de gentil fut perçu comme méchant. À la fin, la rivalité s’installa dans tout le quartier. D’abord, Mustafa Nylon construisit dans son jardin une mosquée de la taille de son père. Il colla une boîte de tôle tordue sur la mosquée en guise de minaret. Au-dessus du minaret , il plaça un croissant et une étoile. Suivant son exemple, les habitants de deux ou trois autres baraques s’insurgèrent et réclamèrent leur propre mosquée.
Je lis Latife Tekin [1], et sa prose qui emporte tout sur son passage, comme le vent sur Le Chemin des ordures. Je pense à Laura Vazquez, La Semaine perpétuelle, à sa force.
[1] Ci-dessus traduit par Ali Semizoğlu