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L’invu

dimanche 15 mai 2022

27 avril 2022

Sous cette chaleur, la montée de l’Acropole est une épreuve, aussi parce que je lutte contre la migraine ophtalmique provoquée par le vol — alors qu’il ne faut pas lutter contre la migraine, il faut lui laisser passer son chemin, mais ce sont les vacances et il faut voir malgré tout — il faut sortir, gravir, voir le jamais vu, photographier pour conserver, s’approprier, penser, se souvenir, imaginer se souvenir, être là en y étant "pour de vrai".

Et c’est ainsi que, comme la veille, j’ai vu ce qui n’allait pas, me gênait et, par là, les défauts de ma pensée. Les touristes, partout, de plus en plus nombreux à mesure de l’ascension, voilà qui m’a excédé. Surtout une fois arrivé aux Propylées, le porche immense qui permet de monter (encore monter) jusqu’au plateau où se trouve le Parthénon. C’était la cohue de touristes souriants et colorés, bavards, plein de hâte et d’énergie, en foule mêlée, allant dans un sens et dans l’autre. Et moi, au milieu, rien qu’un touriste de plus, partie prenante de la masse brouillonne, écrasant la terre, usant la pierre, et trop fatigué pour apprécier quoi que ce soit, je n’ai même pas lu suffisamment pour savoir exactement ce que je vois ici. Je suis venu "en touriste", ou alors je suis venu, peut-être comme tout le monde, pour me recueillir, me prosterner devant Athéna, participer au culte, en croyant au lieu sans savoir comment il fonctionne. Le culte est peut-être celui de voir, simplement ça, aller et voir, faire le trajet, payer le prix (cher) du ticket, sans pensées particulières autre que "j’y suis, achetons un souvenir". Peut-être faudrait-il n’autoriser le site qu’aux fidèles entrant en procession pour s’adonner au culte de reconnaissance de la Démocratie diffusée dans le monde originellement ici, heureusement améliorée depuis, mais mis en danger tout le temps et partout. On sacrifierait des fascistes en chantant des chants révolutionnaires, etc. À voir.

*

Il y a peu de mouettes. En fait, aucune mouette, j’ai vu plus de tortues que de mouettes pour l’instant.

En arrivant à l’aéroport, la première représentation de la ville que l’on a, c’est une vue de nuit de la Grèce antique éclairée électriquement, "Welcome in Athena", photographie murale rétroéclairée. Ensuite il y a le chemin tracé entre les boutiques tax free de montres, parfums, sacs en cuir.

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