Lixiviation poétique
samedi 8 mai 2021
Pour écrire la poésie de demain, nous avons besoin de métaux rares. Extrêmement rares. Très difficile à trouver, à isoler, à extraire. Ces métaux serviront à construire les appareils de production poétique du futur. Ecrans, puces neuronales, interfaces encore inconnues, qui sait ? Ce qui est sûr, je vous le dis, c’est que la poésie de demain doit aller sur Mars chercher ces métaux rares. Oui, la planète Mars recèle les trésors chimiques dont la poésie a besoin.
Des questions ?
des mains se lèvent
Pas de question, bien, je continue. Nous enverrons donc la première mission poétique martienne à l’horizon 2030. Il faut aller vite, c’est ambitieux, nous y arriverons. Un orbiteur d’inspiration, un rover poétique, et nous irons chercher sur Mars les moyens de l’art du langage du 21e siècle et du 22e siècle, l’harmonie dont nous avons besoin. L’ambition gagne le poète, il ne faut pas l’ignorer.
Bien. Maintenant, comment faire pour extraire le précieux minerai ?
des mains se lèvent
Personne ? Par lixiviation bactérienne, tout simplement. Nous enverrons une bactérie aussi simple et efficace que sphingomonas desiccabilis sur Mars, et nous la laisserons faire son œuvre de dégradation des minéraux, nous récupérerons le matériau liquéfié d’une manière ou d’une autre pour le rapporter sur Terre ou sur un point de l’espace entre les deux planètes et nous ferons-là, à même le vide, notre poésie. Comprenez-vous l’enjeu ?
des mains se lèvent