Perdre après la mort

8 novembre 2024

C’est sans doute l’âge qui fait que je mesure mieux, ou mesure tout court, je me mets à mesurer, tout ce que je vais perdre après la mort. Par exemple, je ne pourrais plus écouter l’album I could live in hope, de Low, pour m’endormir. D’ailleurs, je ne pourrais plus dormir du tout, parce que j’imagine que quand on devient mort, on ne dort plus jamais, c’est, me semble-t-il, une condition nécessaire pour l’éternité. D’un autre côté, je vois bien que je n’aurais plus peur de la mort, c’est évidemment un des avantages principaux à être déjà mort. Il reste la question des dimensions et du temps, je me demande si l’on est tout à fait libre de se déplacer comme on veut, je ne crois pas, c’est bien dommage.

Si je lui pose une question, l’IA n’a aucun moyen de savoir si je suis déjà mort ou pas. L’autre jour je me demandais, mais à moi-même, si poser des questions aux IA, c’était ne plus se poser de questions à soi-même. C’est-à-dire ne plus passer de temps à chercher une réponse. Perdre le temps d’ignorer, à quoi cela va-t-il nous mener ?

J’écris IA, mais on pourrait écrire n’importe quoi à la place. Prêtre de quelque religion, banquier, gourou politique, etc.