Peur
jeudi 24 février 2022
24 février 2022
Une attaque sur tout le territoire ukrainien, pourquoi certains "analystes" disent que cela va "embraser toute l’Europe" ? Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je me souviens de la Révolution Orange, je me souviens qu’à l’époque il était difficile de s’informer, de saisir un avis qui donnerait les faits sans prendre partie, sans vouloir être trop béat-libéral, américain, ni trop grognon anti-américain, russe ; peu pensait au peuple, ce qu’on appelle (appelait ?) "peuple". Je sais que la propagande va encore fuser, de tous côtés. Que comprendre de tout ça [1] ? J’aimerais ne plus avoir à "m’informer", jamais. Un livre sortit il y a quelques années passe dans mon fil Twitter, qui indique que l’Europe est désormais "en périphérie du monde" qui est centré sur la nouvelle "guerre froide" avec la Russie et la Chine qui convoitent, et que si des conflits éclatent comme l’Europe et les États-Unis ont l’habitude d’en provoquer/profiter en Afrique, en Asie, en Moyen-Orient, ils risquent d’éclater en Europe, désormais le terrain de jeu/guerre des nouvelles puissances. Colonisés ? Découpés pour profiter au plus fort ? J’avais entendu, pendant ma formation marxiste il y a une vingtaine d’années, que le capitalisme, par système, faisait tourner sur le long terme son armée de production, sa main d’œuvre, afin de toujours trouver le coût de travail le plus bas. Après l’Europe de l’Est, après l’Asie, d’abord la Chine puis les pays périphériques proposant des "tarifs" plus compétitifs, cela pouvait aussi bien revenir en Europe, future usine du monde où la crise serait telle que le coût du travail y deviendrait moins cher que ce qu’il fut en Chine, au Bangladesh. Je pense à toutes les prévisions justes des trotskystes sur ces sujets, et cela me sidère, tout comme à l’époque, qu’on ne les entendent pas plus. J’avais retenu de ces conversations, de ces lectures que, pour la bourgeoisie, la guerre est toujours une opportunité. J’ai peur de la réaction de nos dirigeants, qui sont plus directeurs d’usine que fins diplomates ou à la recherche du bonheur de l’humanité, en tous les cas ils sont fans du pouvoir, et qui peuvent se dire "ils ont pu supporter la pandémie, ils supporteront bien la guerre. Voyez ce que la première nous a apporté : nouvelles lois d’exception, acquiescement, division, confusion, richesses ; imaginez ce que nous apportera la seconde." Avec des cabinets privés à l’affût, donc, quelque chose dans ce goût-là, comme la peur.