Pin brûlé
lundi 1er août 2022
19 juillet 2023
L’odeur des pins brûlés en Gironde est remonté jusqu’à la Seine-Saint-Denis. Ce soir, le ciel était trouble. Le soleil bas dans les particules qui brouillaient l’horizon. La chaleur, depuis deux jours, trois jours, ici, était telle qu’essayer de réfléchir à ça, à l’incendie, à la canicule, à la pandémie, à la guerre, à l’anti-science, à la désinformation, à l’exploitation, au complotisme, au fascisme, devenait impossible. Brûler, oui, ce serait une solution, tout brûler. Mais pas les arbres. Donc, pas tout. Par où, ou par qui, commencer ? Quel geste ? Et où trouver la force ? Il y a ce ministre, ou porte-parole du Pouvoir Impuissant, qui a dit qu’il faudrait s’habituer à vivre avec les vagues de chaleurs. Il y a même cette député écologiste étiquetée décroissante qui, tout en clamant l’urgence pour l’écologie, réclame des aides aux entreprises pour qu’elles utilisent d’autres carburants, des énergies vertes ; ce qui est sans doute une bonne chose, de vouloir brûler moins de charbon et de pétrole (car il faut bien brûler moins de certaines choses) mais laisse persister la croissance et l’exploitation des humains et de la nature. Il y a une fatigue, une angoisse climatique, une sidération face à l’impuissance proclamée et revendiquée du Pouvoir face à ça. On n’ose pas les brutaliser, les riches, les "décideurs", on cherche une issue, on ne cherche rien, on attend que quelqu’un arrive, on suffoque.
Il y a un mois, Guillaume écrivait "Le ciel est blanc et jaune, la pollution visible à l’œil nu" avant de parler, surtout, du Loup.
Où que j’aille, à des quidams qui parlaient avec un accent assez tourbé, je crois, et que je ne comprenais pas toujours, je montrais mes séries de croquis du même œil : avez-vous vu cet homme ?
