Post-BFM

16 novembre 2021

Je reprends mon texte, Tentative d’épuisement de BFM TV, écrit au printemps 2018 dans plusieurs cafés diffusant la chaîne d’information en continu, sans le son. Cela aurait pu être CNews, France 24, iTele, n’importe quelle autre chaîne utilisant le même format, mais il se trouve que dans les cafés BFM dispose d’une position dominante. Je le reprends parce que je suis retombé sur dessus par hasard, je l’avais complètement oublié. C’est ce qui arrive avec la publication en ligne, à une lettre près, publié, c’est oublié. Et puis je retrouve un texte, et je me dis toujours que c’est dommage de ne pas l’avoir fait connaître plus, ou si j’ai essayé, qu’il n’ait pas été plus diffusé, toujours persuadé, comme à chaque fois, que ça y est je tiens enfin mon best-seller, après C’était que j’aurais dû vendre à tous les cadres en openspace de ce pays, après Village pour lequel j’espérais une vente par commune de France (pas plus, n’exagérons rien), après L’Homme heureux, dans lequel j’ai mis tout ce que je pouvais, tout en tentant de n’y mettre que rien, et ceci pour un marché de plusieurs milliards d’internautes ; bref, j’ai retrouvé ce texte d’inspiration perecquienne, plus long que je ne pensais, écrit en 2018. Je relis, reprends, tout tient à quelques détails, précisions, près. Je me remets du BFM en boucle sur l’ordinateur pour m’amuser. Ce n’est pas amusant.

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Pendant ce temps, avec les Archives de ma ville, on dossiète pour une résidence d’écrivain, pour 2022-23. Robert Keller bien sûr. Toujours difficile pour moi de voir loin, déjà que j’ai du mal à considérer la semaine suivante, au-delà des brumes quantiques des milliards de milliards de possibles qui se diffusent autour de ma vision du lendemain ; et si je suis engagé pour autre chose, ne pouvant me libérer, bien qu’il suffise de penser l’inverse pour réserver ce temps, ce que j’ai fait d’ailleurs mais pas facile, et si je me casse une jambe, et si j’attrape le covid, et si un camion me rentre dedans, et si un gouvernement fasciste est élu et bloque tous les budgets culture, et si je perds la mémoire et me réveille au milieu d’Orchard Road à Singapour ne sachant plus mon nom, et si des extraterrestres débarquent et aspirent l’azote de l’atmosphère ? Du coup [1], je mets en pause RRK, puisque je prévois, un jour, futur, si acceptation par un jury, de retravailler dessus. Est-ce une bonne idée ?