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Relisant l’humain

dimanche 9 février 2025

8 février 2025

Une machine m’annonce qu’elle va prendre quelques secondes à vérifier que je suis humain.

Nous vérifions que vous êtes humain. Cette opération peut prendre quelques secondes.

Elle utilise le "nous". C’est un pronom désormais particulier, ici il comprend l’ensemble "machine + raison sociale".

Parfois, c’est ne plus vouloir lire. Ou se souvenir d’avoir lu, de beaux livres presque disparus. C’était le 4 juillet 2014 et il y a même un conte de fées.

Avec l’élève de 2nde, finalement, on travaille d’après Marguerite Young. Je propose ça avant de me rendre compte que ce sera avec "ma" traduction. Pourquoi pas, le texte n’existe pas (encore) autrement, et il est vraiment stimulant, quasi actinifère, pourquoi pas. En tout cas ça fonctionne un peu, d’expliquer par la pratique ce qu’un texte peut contenir, ce qu’il faut pour aller au-delà du dire, dans le montrer. Je m’aperçois, relisant, que le mot ivoire n’est pas une couleur, mais une matière, et ne prend donc pas de "s" pour "des brindilles ivoire", car on pourrait écrire "en ivoire". Par contre, on ne peut pas vraiment dire que j’y travaille, même pour m’amuser. Je ne sais pas où passe le temps.

Elle était évidemment vêtue de ce qui devait être sa plus belle parure, bien que l’ensemble ressemblait à une confusion accidentelle et chaotique aux yeux du spectateur déconcerté. Trop serrée, la protubérance sous sa poitrine ressortait comme s’il s’agissait d’une maladie qu’elle aurait voulu cacher sous tous ces détails digressifs censés ne pas attirer l’attention, mais qui attiraient tous les regards sur elle.

Il doit exister un moyen de vivre comme société en utilisant une certaine quantité de moyens de confort, communication, culture, vie possible, liberté etc., sans exploiter personne, ni la planète, et persister pourtant dans un progrès social, scientifique. Ou alors, c’est impossible de progresser sans augmenter, croître, exploiter et détruire quelque chose pour y parvenir, tout comme il est impossible d’imaginer une situation stationnaire, un état final de l’humanité qui serait bon pour toustes, équilibré et définitif, non, impossible. Et c’est peut-être pour cette raison que nous sommes condamnés à revivre toujours les mêmes atrocités de domination de peu sur toustes. Non, il doit pourtant exister un moyen, un état non pas stationnaire mais équilibré, dynamique, capable d’évolution sans destruction, sans croissante matérielle.

Je vois passer une page de Chapoutot qui dénonce les manuels d’histoire du collège, au sujet de l’accession d’Hitler au pouvoir. Ainsi, pour l’élève de 3ème, Hitler est arrivé au pouvoir par les voies démocratiques à un moment de crise économique et de chômage, profitant d’une opinion publique malléable. Or, en 32 le chômage se résorbait, les suffrages ne l’ont pas porté au pouvoir, c’est une décision du président Hindenburg de nommer Hitler chancelier plutôt qu’un autre, décision qui satisfait la bourgeoisie et les élites économiques, bref, un choix de classe contre classe, pas un mécanisme inéluctable, une équation allant de défaite en 18, humiliation, crise, à élection. Ce n’est pas rien de souligner ça au sujet des manuels scolaires. Ce n’est pas rien de se dire que ce n’est pas une fatalité, pas une loi des sociétés humaines. Ce qu’il existe, ce sont des choix politiques de classe.

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