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Sensible

mardi 15 mars 2022

7 mars 2022

Reprendre tous mes projets d’écriture possibles est en soi un projet d’écriture. De ce genre de projet qui occupe et permet que ne soient pas écrits lesdits projets, tout en prétendant écrire quelque chose ici dans un site, ce qu’on appelle, ou appelait, un site. C’est purement et simplement du sabotage. Je ne sais plus ce que je racontais ici, mais j’essaie de ne pas oublier d’où vient la guerre, et comment l’arrêter sans Révolution de type communiste, pour mettre fin au capitalisme et à son terreau de guerre ? Chasser un envahisseur et aussitôt après chasser la classe dirigeante, possédante ; ici comme ailleurs, partout. Et les nationalistes qui depuis des années, en Europe, se montrent, se font élire, ils seraient là, eux-aussi, armés également. Il y a un cynisme qui flotte, des armes ont été vendues, toujours, en France, on sait faire, fabriquer des armes, les vendre. Globalité de tout, des marchés mondiaux qui imposent leurs crises économiques planétaires, au réchauffement et dérèglement climatique, à la question des ressources, aux épidémies, à la guerre, aux guerres, aux exils : tous les peuples sont touchés, tous les continents. Et les réponses inadéquates d’un vieux monde de Nations, ne fonctionnent plus. Aucune instance n’est, ou ne veut être, à la hauteur. ONU, UE... Ce serait à nous tous, citoyens planétaires, de créer ces instances et de balayer un ancien monde mal globalisé, de trouver une solution mondiale, sociale, écologique, pacifique, avec des implantations locales, Nations pourquoi pas, mais de nouvelles Nations, fortes de ces libertés dont on a besoin au quotidien, à proximité. Et réussir à faire ça sans petit startuper politique qui se croit plus malin que tout le monde.

... Je veux n’oublier jamais que l’on m’a contraint à devenir — pour combien de temps ? — un monstre de justice et d’intolérance, un simplificateur claquemuré, un personnage arctique qui se désintéresse du sort de quiconque ne se ligue pas avec lui pour abattre les chiens de l’enfer. Les rafles d’Israélites, les séances de scalp dans les commissariats, les raids terroristes des polices hitlériennes sur les villages ahuris, me soulèvent de terre, plaquent sur les gerçures de mon visage une gifle de fonte rouge. Quel hiver ! Je patiente, quand je dors, dans un tombeau que des démons viennent fleurir de poignards et de bubons.

— René Char, "Billet à Francis Curel, 1943". Recherche de la base et du sommet.

*

Et puis ça se terminera sans doute comme ça, un été de canicule exceptionnelle, entre juin et septembre, de la Chine à l’Amérique, du Moyen-Orient à l’Europe, l’Afrique, ce sera un été impossible, un été où partout, suivi ensuite par l’hémisphère plus frais de cette saison, il y aura des mouvements de foule, poussés par la chaleur accablante, les morts causées, la famine, le manque de tout et le trop de chaleur, une émeute globale qui marchera sur les Insitutions épuisées, desséchées, qui sabotera les usines, sabordera les cargos, un mouvement social mondial ;
autrement, quoi ?

*

Et écrire, avec ou contre, mais écrire, et cette 2e Guerre Mondiale qui devient plus présente, plus sensible, dans mes brouillons, et dans mes souvenirs aussi : je me souviens des souvenirs de ma famille, par exemple. Revenir comme ça en arrière, toutes ces guerres qu’a fait l’Europe, et l’étonnement, finalement, de ces commentaires télévisuels et racistes avec leur étonnement que la guerre puisse avoir lieu en Europe plutôt qu’au Moyen-Orient en Afrique, ils le disent comme ça, sur les chaînes en-continu, insistent sur ces réfugiés qui viennent "d’Europe", qui sont "comme nous", disent-ils, qui ne viennent "pas d’un pays à culture musulmane", comme si la guerre était de tout temps loinlàbas, et ne concernait pas ce vieux continent bien Blanc et bien poli... Alors que l’Europe en guerre... c’est l’invention même de la guerre, ici, on remonte le temps 39, 14, 70... Et combien encore avant ? Et les guerres coloniales. Et puis de quelles guerres actuelles l’Europe est-elle vraiment absente ? Et les Etats-Unis ; notre "occident". La présence de la guerre s’est faite rare, récemment, autour de "nous", et c’est plutôt ça qui est étonnant. Pourtant, elle était présente, l’autre guerre, les autres guerres, celles de "eux", là-bas, mais ça, les commentateurs, et les ministres, de l’Intérieur surtout, ferment bien les yeux dessus, sur les exilés qui traversent les mers et les montagnes et qui demandent l’asile, tout simplement, l’accueil, pouvoir se réfugier, ici, quelques temps, ou pour toujours, qu’importe, c’est notre Terre à tous, nous devrions être, partout, chez nous, libre de pouvoir nous déplacer. Mais nous sommes dirigés et informés par des criminels, qui voudraient empêcher que puisse se dire, entre exilés et non-exilés, racisés ou non, dans un lieu comme ce pays : "nous".

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La première Grande tortue de l’année était blessée.

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