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Terminer

lundi 21 octobre 2024

7 septembre 2024

Manuscrit arrivé par la poste et par la pluie, la tempête hier, trempé jusque chez mon agente, mais bien réceptionné, et cette histoire va se terminer, je crois, il faut que le texte parte, maintenant, que je puisse me dire : fini les archives, les documents, l’occupation, la guerre. Cependant, je ne sais pas encore vers quoi partir, sur quoi écrire, je n’ai rien, rien du tout. Je me dis que ça va venir, que je ne dois pas m’en faire, que c’est ça aussi, écrire, et puis je ne me dis plus rien, je rouvre ce Balzac, je retrouve les descriptions qui par cercles concentriques ne se privent pas de pages pour en arriver au drame qui va occuper le roman. Et ce Père Grandet, comme cette avarice est décrite, montrée, c’est à sursauter de mon fauteuil. Le coup du sucrier, par exemple, dont la vue succède à celles de sa femme et de sa fille, qui sont sincèrement tristes, généreusement tristes, pourrait-on dire, mais lui, dans le même mouvement, il regarde le sucrier...

— Pauvre jeune homme ! dit madame Grandet.
Fatale exclamation ! Le père Grandet regarda sa femme, Eugénie et le sucrier ; il se souvint du déjeuner extraordinaire apprêté pour le parent malheureux, et se posa au milieu de la salle.
— Ah ! çà, j’espère, dit-il avec son calme habituel, que vous n’allez pas continuer vos prodigalités, madame Grandet. Je ne vous donne pas mon argent pour embucquer de sucre ce jeune drôle.

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