Une île pour la Paix
mercredi 25 juin 2025
23 juin 2025
Ce qui pèse aussi, et sur les enfants, c’est que l’été est devenu une période mauvaise, dangereuse, signe de fin des temps, signe de bêtise de l’humanité, de sa direction, là où c’était les vacances, le doux été, l’insouciance, c’est la menace, plus de repos, plus de paix.
Dans un des bâtiments du quartier Picasso (les camemberts de Noisy [1]) de mauvaise réputation, et dont les murs et sols sont à l’abandon, comme trop souvent les résidences HLM, et puis c’est aussi un lieu écrasant, très dense, difficile à aérer ; ici, l’ascenseur est une œuvre d’art des habitant•es. Comme un réponse à cet abandon peut-être ? Ou pour contrebalancer les rumeurs et faits divers ? S’approprier le monument ? Bien sûr, je n’en sais rien, je ne peux que vouloir idéaliser ces grafs ; en tout cas, c’est une cabine embellie, coopérativement sans doute, avec une citation de Victor Hugo, calligraphiée. Auteur qui donne aussi son nom au collège du quartier.
Il faudrait pouvoir s’acheter une île dans le Pacifique. D’ailleurs, je suis déjà impropriétaire d’une telle île, grâce à Cécile Portier, qui publie Pourquoi Pacifique, aux éditions L :
Le principe est le suivant : s’adapter en permanence, flotter sur le marasme, et puisque les eaux montent, habiter sur la ligne de flottaison. Et surtout, surtout, ne plus payer d’impôt. Les eaux internationales représentent la moitié de la surface de la terre. Une moitié théoriquement réclamée par personne. Cela fait un beau terrain de jeu vierge de toute pression fiscale Le petit-fils de Milton Friedman l’affirme « je veux pouvoir choisir mon gouvernement comme je choisis mon téléphone ou mon parfum ». Il va même plus loin, propose d’habiter des nations qui soient des entreprises, comme si je disais, moi, que je suis citoyenne de Chanel ou de Bouygues Telecom. Patri Friedman fonde, avec l’aide financière de Peter Thiel fondateur de PayPal, libertarien très droitier et soutien de Donald Trump, le Seasteading Institute.
[1] De Manuel Núñez Yanowsky, 1985. "Quel autre lieu aurait pu en effet accueillir leurs délires architecturaux. Mais ils ont donné aux villes nouvelles les monuments qui leur faisaient défaut", Christian de Portzamparc, FR3 Urba/INA.