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Différents temps

jeudi 4 janvier 2024

4 décembre 2023

Certains jours m’apparaît plus clairement que je disparais. Mes textes disparaissent. Déjà, réellement, mis en scène sur l’ancien site, Fragments. Mais cette mise en scène codée ne fait que dire la vérité de ce qu’on crée. Tout sera oublié, mes textes plus rapidement que d’autres. J’ai travaillé dessus, en terme d’heures passées à écrire, réécrire, douter et recommencer, j’ai fait ce qu’il fallait. Seulement, je ne franchirai jamais, semble-t-il, un certain seuil. Je ne pense pas que ça s’explique, il y a tellement de paramètres, c’est écrasant. Le marché est de toute façon contre la création, ça ne peut pas fonctionner. Seulement, ce n’est pas suffisant pour me dire que mes livres valent quelque chose, ce serait trop facile. Si je me fie aux lectures, critiques, recensions faites, tout va bien, même leur nombre est raisonnablement agréable, il ne faut pas chercher une reconnaissance médiatique, c’est le malheur assuré. Le temps de vente n’est pas le temps littéraire, ni le temps de reconnaissance, ce sont des temps différents, et j’y suis trop sensible, pas préparé, rien à faire.

Dans la salle de classe où a lieu le conseil d’administration du collège, je suis le seul à porter un masque, le seul à avoir une migraine sans doute, le seul à être gêné par les plafonniers vifs et la chaise bancale. Les ados passent 6 à 8 heures dans cet enfer, comment n’y a-t-il pas plus de problèmes ?

Dans les journaux, compte-rendu des enquêtes sur un meurtre de bal de campagne, que les racistes s’étaient accaparés pour dénoncer la "racaille" d’origine prétendument maghrébine (tous les protagonistes sont nés dans la région). Or, l’enquête montre l’écrasante toxicité, mortelle de la virilité, alliée à l’alcool, à la folie d’une foule en mouvement au cœur de la nuit, à la rancœur, aussi, de vivre là, peut-être, de vivre comme ça, je ne sais pas, d’en vouloir à l’autre, aux autres, parce qu’ils sont autres. Et au départ, cette remarque homophobe, destinée à provoquer, et l’avoir mal prise, et tout s’enchaîne autour du motif de la bagarre entre hommes (tous les protagonistes sont des hommes).

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